Le monde du reggae est en deuil. Max Romeo, figure emblématique du roots reggae jamaïcain, s’est éteint à l’âge de 80 ans le 11 avril 2025, à Saint Andrew Parish en Jamaïque, des suites de complications cardiaques et respiratoires. Hospitalisé depuis trois jours, il était entouré de sa famille au moment de son décès.
Une voix engagée et provocatrice
Né Maxwell Livingston Smith en 1944 à Saint James Parish, Max Romeo débute sa carrière musicale en 1965 avec le groupe The Emotions. Il se fait rapidement remarquer en solo grâce à des titres audacieux, notamment “Wet Dream” en 1968. Malgré son interdiction par la BBC en raison de ses paroles suggestives, la chanson atteint le Top 10 au Royaume-Uni et y reste pendant 25 semaines.
“War Ina Babylon” : l’album culte
En 1976, Max Romeo sort l’album “War Ina Babylon”, produit par Lee “Scratch” Perry et accompagné par le groupe The Upsetters. Cet opus devient un pilier du roots reggae, porté par des titres engagés comme “Chase the Devil”, qui sera plus tard samplé par The Prodigy et Kanye West. L’album reflète les préoccupations sociales et politiques de l’époque, notamment le soutien de Romeo au People’s National Party lors des élections jamaïcaines de 1972 avec la chanson “Let the Power Fall on I”.
Une carrière internationale et des collaborations prestigieuses
En 1978, Max Romeo s’installe à New York, où il coécrit et joue dans la comédie musicale “Reggae”. Il collabore également avec les Rolling Stones, prêtant sa voix en tant que choriste sur le titre “Dance (Pt.1)” de l’album “Emotional Rescue” en 1980. Malgré une reconnaissance plus discrète aux États-Unis, il reste une figure influente du reggae, inspirant de nombreux artistes à travers le monde.
Un héritage familial et artistique
Max Romeo a transmis sa passion pour la musique à ses enfants. Ses fils, Ronaldo et Romario, forment le duo Rominal, tandis que sa fille, Azana Smith, connue sous le nom de Xana Romeo, poursuit également une carrière musicale. En 2023, il entame une tournée d’adieu en Europe, marquant la fin d’une carrière riche de plus de 60 ans.
Une bataille pour les droits d’auteur
Peu avant sa mort, en 2023, Max Romeo engage une action en justice contre Universal Music Group et PolyGram Records, réclamant des royalties impayées depuis 1976. Cette démarche souligne les défis rencontrés par de nombreux artistes pour faire valoir leurs droits dans l’industrie musicale.
Un lien fort avec la culture rastafari et le cannabis
Fervent défenseur des valeurs rastafari, Max Romeo a souvent abordé dans ses chansons des thèmes liés à la spiritualité, à la justice sociale et à l’usage du cannabis. Son engagement a contribué à populariser ces sujets et à les inscrire dans le paysage culturel mondial.
🕊️ Hommage à une voix qui ne s’éteindra jamais
Max Romeo n’était pas seulement un chanteur. Il était une voix, une flamme, un esprit libre qui a su allier musique, militantisme et spiritualité. À travers ses textes engagés, son amour pour la culture rastafari et son soutien indéfectible au cannabis comme outil de conscience et de paix, il a marqué plusieurs générations.
Son départ laisse un vide, mais son héritage musical et ses combats continuent de résonner, comme un riddim éternel dans le cœur des amoureux du reggae et des valeurs qu’il a portées.
🌿 One love, Max. Que ta voix continue de guider les âmes en quête de justice et de lumière.